La vision de l’Ecole politique
Le président de l’Ecole politique de Tunis, Ahmed Idris, est revenu, mardi 17 mai 2022, sur la révision du système politique en Tunisie proposée par l’Institut pour dénouer la crise politique actuelle.
Il a souligné que les prémices de la crise sont apparues au lendemain des élections de 2011, lorsque les acteurs politiques se sont accordés sur la nécessité d’impliquer toutes les composantes de la scène politique née de la révolution. Le système politique et la constitution ont été mis en place dans ce but “de satisfaire tout le monde”, sans tenir compte de l’importance d’assurer un véritable équilibre des forces, a-t-il dit.
“En 2014, nous avons proposé de réviser la constitution pour assurer plus d’efficacité de l’exécutif, et un équilibre entre les pouvoirs et le directeur en cas de crise, mais les acteurs politiques étaient convaincus de l’efficacité du système existant”, a expliqué le Dr Idris. au micro de Wassim Ben Larbi sur Expresso sur Express FM.
Soulignant qu’il n’y a pas d’autres solutions constitutionnelles possibles à la crise qui a atteint son paroxysme en 2021 que ce que le président de la République a décidé le 25 juillet, le Dr Idris a évoqué les différents écueils et verrous qui ont été promulgués dans sa constitution de 2014. Il a travaillé sur les échecs du texte en créant un diagnostic technique qui prend en compte, d’ailleurs, les différentes lectures de ce texte par le politique sont dans l’adjectif.
Il a cité, par exemple, les nominations non partisanes à la tête des différents gouvernements successifs, et pointé de nombreuses violations dans l’interprétation et l’application du texte constitutionnel, qui ont été exacerbées par l’absence d’organes de contrôle ; La Cour constitutionnelle, notamment. Rappelons que cela n’a pas encore vu le jour en raison des nombreux écueils nés des désaccords entre le législatif et l’exécutif (Présidence de la République, ndlr).
“Dans notre approche, l’idée est d’une part d’accorder des pouvoirs au président de la République, non pas un gouvernant mais un gouvernant qui peut influencer la scène politique en cas de crise, et d’autre part, des pouvoirs nécessaires. Pour un gouvernement qui garantisse une vraie gouvernance et pour que le Parlement joue son rôle de législateur.” Et d’ajouter : “Dans un système vraiment mixte – qui doit être basé sur la coopération – chaque camp aura des armes pour arrêter l’autre en cas d’excès.”