Les déficits de la Tunisie
Le déficit commercial se creuse. Idem pour les carences, si elles touchaient les consommateurs, elles touchent désormais les professionnels et les industriels. Certains secteurs sont franchement à risque. La situation est alarmante. Certes, on annonçait qu’un accord entre le gouvernement et l’Union générale tunisienne du travail était imminent. Mais jusqu’à présent, les points qui ont été révélés ne concernent que l’augmentation des salaires généraux et l’augmentation du Smig. Rien dans les institutions publiques, l’autre point d’achoppement où l’accord des deux parties est nécessaire pour bénéficier du soutien du FMI.
L’Observatoire national de l’agriculture (ONAGRI) vient de publier les chiffres de la balance commerciale alimentaire. Il ressort que le déficit a augmenté d’environ 63% au cours des huit premiers mois de 2022. Il s’est élevé à 2.154,4 millions de dinars, contre un déficit de 1.321,9 millions de dinars pour l’année précédente, ce qui représente 12,74% du déficit total. Le taux de couverture a diminué de cinq points passant de 68,8 % à 63,8 % pour la même période.
Selon l’Onagri, le déficit est principalement dû à la hausse du taux d’importation des céréales (+48,9%), des huiles végétales (+109,5%) et du sucre (+65,6%), malgré la hausse de l’huile d’olive. Exportations (+33,0%).
Pour clarifier, le prix du blé dur a enregistré une hausse de 89,6% par rapport à l’année dernière, tandis que les prix des autres produits céréaliers (blé tendre, orge et maïs) ont enregistré une hausse comprise entre 44% et 61%. Les augmentations sont principalement liées aux retombées de la guerre en Ukraine.
De son côté, le déficit énergétique a plus que doublé, selon les chiffres publiés par l’Institut national de la statistique (INS). Le déficit de la balance énergétique s’est élevé à -6.035,6 millions de dinars, contre -2.885,9 millions de dinars durant huit mois de l’année 2021. Cela représente 35,7% du déficit total pour 2022, et le taux de couverture a diminué de six points passant de 39,5% à 33,5% .
Ainsi, le déficit de la balance commerciale s’est aggravé de 61,25% au cours des huit premiers mois de 2022. Il s’est établi à -16,899 millions de dinars à fin août 2022, contre -10,480 millions de dinars il y a un an, avec un taux de couverture en baisse de 5,3 points par rapport à 73,9 % à 68,6 %.
Dans le même temps, les pénuries et les pénuries d’approvisionnement ont augmenté. Aujourd’hui le Tunisien est obligé de faire cinq, six boutiques voire plus pour trouver son épicerie, à supposer qu’il trouve tout, alors qu’auparavant il suffisait d’aller dans un magasin pour tout acheter.
La vie d’Al-Tunisi est devenue quotidiennement rythmée par la recherche des produits de base les plus importants : eau minérale, lait, sucres, huiles végétales, riz, café et carburant. Le shopping est devenu un parcours du combattant qui prend du temps et de l’énergie. Sans parler des prix élevés, souvent illégaux, dus aux pénuries. Et le citoyen se voit obligé de garder le silence, même s’il se sait volé, face à la pénurie de produits.
Pour les familles dans le besoin, la situation est un véritable calvaire car la majorité des produits de première nécessité sont touchés par les fluctuations de l’offre et les augmentations exorbitantes.
Ainsi, les Tunisiens se retrouvent entre le marteau et l’enclume !
Pire, de nombreux secteurs ont été durement touchés par cette pénurie. D’autres sont victimes des arriérés de l’État.