Un pays qui veut renforcer sa souveraineté doit faire de la protection de son cyberespace une priorité absolue. C’est ce qui ressort du quatrième volet de la Cyber Security Innovations Series (CSIS) qui s’est tenue en Tunisie. Condition préalable à la souveraineté économique, numérique et politique, la cybersécurité doit être globale, globale et évolutive afin de contrer l’évolution de l’écosystème de la cybercriminalité, s’accordent à dire les experts arabes et internationaux invités à cette session organisée sous les auspices de la National Information Agence de sécurité technologique (Ansi/TunCert) En partenariat avec l’équipementier Huawei Technologies et éditeur du logiciel de sécurité Micro Trend.
pour sensibiliser
Aujourd’hui, les cyber-attaquants s’organisent en groupes. Beaucoup travaillent au sein d’entreprises qui commercialisent des services complets. Les attaques ne se limitent plus aux pays riches, mais aussi aux pays en développement. Lorsqu’il y a un profit, les cybercriminels investissent.
La Tunisie fait partie des pays qui ont subi des attaques à grande échelle au cours des trois dernières années. “Depuis la crise du Covid-19, les entreprises tunisiennes se sont davantage développées et sont donc exposées à plus de risques”, nous a déclaré le PDG de Keystone, Haitham El Meer. “En 2020, le nombre d’attaques a doublé de façon spectaculaire, provoquant des pertes estimées à mille milliards, tous secteurs confondus. Certaines attaques ont provoqué un arrêt de l’activité notamment dans le secteur industriel. Celui-ci a été le plus touché. De nombreuses entreprises ont dû couper leurs lignes de production” .
Les efforts de certaines entreprises sont en effet encore minimes et le fossé entre le monde de la cybersécurité et le monde de la cybercriminalité ne cesse de se creuser du fait de la méconnaissance de l’ampleur du problème, de l’absence de culture cyber et du développement très rapide approche de la cybercriminalité.
Le mode de fonctionnement des cyber-attaquants a changé. Grâce à des bots presque indétectables basés sur l’intelligence artificielle, des attaques se forment désormais. Pour cette raison, pour les experts en cybersécurité, il est essentiel de se protéger. “Un jour ou l’autre, vous subirez une attaque. Il est donc nécessaire de mettre en place une stratégie capable d’en réduire l’impact”, explique Mohamed Ali Ben Mabrouk, responsable de l’intervention et de l’assistance en cas d’urgence informatique à l’ANSI. Cette stratégie implique plusieurs acteurs : de l’utilisateur final au plus haut niveau de l’État, en passant par divers acteurs économiques et techniques. “Nous devons sensibiliser et aider à mieux comprendre le vrai problème. Une attaque peut aplatir le gouvernement et causer de grandes pertes.”