Les laissés-pour-compte du budget de l’État

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Les laissés-pour-compte

Les laissés-pour-compte

Pour beaucoup de Tunisiens, les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’Etat ne veulent rien dire : ce ne sont que des bêtises incompréhensibles. Cependant, pour les initiés, ces infographies sont une véritable mine d’or remplie d’informations claires sur l’administration gouvernementale et celles hors budget. le point.

Commençons d’abord par un inventaire des chiffres fournis par le ministère des Finances.

Ainsi, on sait que le déficit budgétaire a diminué de 4,91% au cours des dix premiers mois de 2022, passant de -4.724,5 millions de dinars à fin octobre 2021 à -4.492,4 millions de dinars à fin octobre 2022. Les recettes de l’Etat ont augmenté de 20,53 %. . Le pourcentage est passé pour cette période de 26,158 millions de dinars à 31,530,3 millions de dinars, dont 1,564,5 millions de dinars de recettes non fiscales, 936,3 millions de dinars de dons et 29,029,5 millions de dinars de recettes fiscales composées de 11 543,4 millions de dinars. . impôts directs (+14%) et 17.486,1 millions de dinars impôts indirects (+20,7%).

Les dépenses ont augmenté de 13,8% pour atteindre 35.041,4 millions de dinars, contre 30.788,2 millions de dinars pour la même période par rapport à l’année précédente.

Le sujet le plus important reste la grille des salaires, puisque plus de 17 424,3 milliards de dinars ont été alloués (plus de la moitié des ressources collectées), à un taux de 4,6%. Les dépenses d’indemnisation ont plus que doublé par rapport à 2021, atteignant 6041,6 millions de dinars : 1938,8 millions pour l’indemnisation des matières premières, 3658,4 millions pour l’indemnisation du carburant et 444,4 millions pour l’indemnisation relative au transport.

Les commissions financières liées aux intérêts de la dette ont augmenté de 11,8% passant de 3.169,2 millions de dinars à fin octobre 2021 à 3.544,6 millions de dinars à fin octobre 2022, 2.019,1 millions de dinars liés aux dettes intérieures et 1.525,5 millions de dinars pour les dettes extérieures.

L’Etat tunisien a réussi à mobiliser 14.098,7 millions de dinars de ressources d’emprunt à fin octobre 2022 sur les 19.983 millions de dinars prévus dans l’amendement à la loi de finances 2022 : 7.678 millions de dinars en emprunt interne (+53,77% par rapport à 2021). 6 420,7 millions de dinars d’emprunts extérieurs. (-33,61% par rapport à 2021), dont 4.879,6 millions de dinars destinés à soutenir le budget extérieur.

L’État a payé 11 240,5 millions de dinars pour le service de la dette : le principal est de 7 695,9 millions de dinars, dont 4 555,2 millions de dinars de dettes intérieures, 3 140,7 millions de dinars de dettes extérieures et les intérêts s’élèvent à 3 544,6 millions de dinars.

L’encours total de la dette publique à fin octobre s’élève à 111434,8 millions de dinars sur les 114,142 millions de dinars prévus dans l’amendement à la loi de finances pour l’année 2022, et représente 82,6% du PIB du pays.

 

La première information importante est que le déficit budgétaire a diminué : il est inférieur à la moitié du déficit prévu pour l’ensemble de l’année, et le déficit prévu dans la loi de finances rectificative pour l’année 2022 est de 9308 millions de dinars.

Alors pourquoi le déficit est-il si bas ? La réponse est simple : l’État est en retard sur certaines dépenses. A fin octobre 2022, le taux d’exécution des différents titres budgétaires est censé se situer autour de 83%. Cependant, le taux d’achèvement est variable et varie de plus de 50 % à plus de 100 % pour certains titres.

En termes de ressources, nous sommes à un taux d’exécution de 82%, alors que du côté des dépenses nous ne sommes qu’à 74% avec des différences notables : le taux d’exécution des dépenses salariales est de 81%, en interventions il est de 69% et les investissements sont de 68% , sachant que le montant inscrit au budget rectificatif de la loi de finances dans ce dernier volet, s’élevant à 4.183,2 millions de dinars, représente pratiquement la moitié du montant prévu dans la loi de finances pour l’année 2022, s’élevant à 8,364 millions de dinars.

L’accent mis sur les ressources de prêt montre une forte variance bien que le taux d’exécution soit de 71 %. En effet, le taux d’exécution est de 105% sur le marché local et de seulement 51% pour le prêt depuis l’étranger. C’est en soi une conséquence logique de ne pas parvenir à un accord définitif avec le Fonds monétaire international. Concrètement et sur le terrain, emprunter auprès des banques tunisiennes conduit à l’éviction : l’État devient un concurrent de tous les acteurs économiques en termes de prêts, ce qui conduit à l’exclusion de certains d’entre eux.

De plus, lorsque nous examinons de plus près les dépenses de rémunération, le taux de réalisation est un très encourageant 83 %. Mais, dans le détail, les taux de mise en œuvre sont très différents : 51 % pour les produits de base, 126 % pour les carburants et 74 % pour les transports.