Plus d’un mois et demi depuis que le Président de la République a annoncé ses mesures historiques de limogeage du Premier ministre et de suspension des travaux du Parlement. Sans le parlement, le gouvernement et la feuille de route, la patience des Tunisiens et des partenaires internationaux du pays s’épuise. Qais Said a outrepassé ses limites et aucune fumée blanche ne sort encore du palais de Carthage. Très vite, son conseiller, Walid Hajem, a promis hier sur le British-Emirati-Emirati Sky News, qui a déclaré dans le cadre du processus que nous nous dirigeons vers le changement du système politique d’un système parlementaire à un système présidentiel. Qu’en est-il et quelles sont les limites de cette politique ?
Le président Kais Saied, depuis son arrivée au pouvoir en 2019, a un douloureux mépris pour la presse nationale et les canaux de communication classiques. Les grandes décisions sont annoncées via Facebook et des bribes d’informations sont distillées par les médias étrangers.
Ainsi, des journalistes tunisiens ont appris via Sky News Arabia (ainsi que les pages Facebook du président) que Kais Saied s’oriente vers un système présidentiel qui remplace le système parlementaire actuel. Des sources médiatiques étrangères ont également appris que cette décision, ainsi que la décision du nouveau gouvernement, sera annoncée entre le dimanche 12 et le lundi 13 septembre. Selon ces sources, nous nous dirigeons vers un gouvernement dirigé par Marouane Abbasi, l’actuel gouverneur de la Banque centrale de Tunisie. Sans confirmation officielle, nous ne pouvons pas fournir plus de détails sur ce sujet.
La seule chose qui a été confirmée jusqu’à présent est la déclaration de M. Hajim au sujet d’un système présidentiel.
Si cette information devient officielle, alors le Président de la République viole à nouveau clairement la Constitution.
Malgré ses démentis répétés, le 25 juillet, Kais Saied a violé l’article 80 de la constitution qui stipule sans ambiguïté qu’« en cas de danger imminent menaçant la sûreté, la sécurité ou l’indépendance de la nation et entravant le travail des autorités publiques régulières, le Le Président de la République peut prendre les mesures imposées par l’état d’urgence après consultation du Chef du Gouvernement et du Président de l’Assemblée des représentants du peuple et après en avoir informé le Président de la Cour constitutionnelle.(…) Pendant cette période l’Assemblée des Représentants du Peuple est considérée comme en session permanente. Dans ce cas, le Président de la République ne peut dissoudre l’Assemblée des Représentants du Peuple et ne peut déposer une feuille de censure contre le gouvernement.