Cadre budgétaire 2023-2025 : vivre et laisser mourir

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Cadre budgétaire

Nous voici plus de 460 jours après la nomination de Naglaa Boden à la tête d’un gouvernement qui doit rapidement trouver des solutions à la crise sociale et économique. Bien sûr, rien de tout cela ne s’est produit ! Nos ministres ont simplement pris des mesures dépassées sans réel effet ou opté pour une coupe massive des dépenses publiques coûte que coûte. Le cadre budgétaire 2023-2025 reflète cette approche de soutien à l’État et de laisser mourir l’économie nationale.

Dans son rapport sur le cadre budgétaire et l’équilibre budgétaire du budget de l’Etat et le financement du budget de l’Etat 2023-2025, le ministère des Finances a indiqué que le suivi des dépenses salariales était l’un des piliers de la réussite du programme de réformes. . Celle-ci devrait évoluer de 5,4 %. Cette estimation est toujours liée à l’accord conclu entre le gouvernement et l’UGTT en septembre 2022. Ainsi, malgré la hausse continue de l’inflation de 9,1% en septembre 2022 à 10,1% en décembre 2022, le gouvernement n’envisage pas de nouvelles augmentations pour les salariés. En outre, le gouvernement n’appliquera pas la loi n° 38 de 2020 concernant les dispositions humiliantes pour l’emploi dans le secteur public. Cette disposition concerne les titulaires de diplômes supérieurs qui sont au chômage depuis dix ans ou plus et qui sont inscrits auprès des agences pour l’emploi. Le gouvernement n’a donc pas l’intention de travailler pour ces personnes et de lutter directement contre le chômage.

 

Le cadrage budgétaire fait référence au congé pour créer une entreprise. Le congé est accordé aux agents de l’Etat, aux collectivités territoriales et aux établissements publics à caractère administratif. Il s’agit d’une disposition introduite dans le cadre de la loi de finances 2022 mais son efficacité n’a jamais été prouvée. Le gouvernement n’a fourni aucun chiffre concernant le nombre de fonctionnaires ayant opté pour ce type de congé au cours de l’année 2022. De plus, il serait insensé pour une personne normale de renoncer à son emploi, à sa stabilité professionnelle pour se lancer dans l’installation une entreprise alors que le pays traverse une grande crise économique et qu’il n’y a toujours pas de mesures concrètes visant à sauver et à améliorer les PME. climat des affaires.

Par ailleurs, à ce niveau, le rapport sur le cadrage budgétaire évoque l’instauration d’une économie durable, le rétablissement de la relation de confiance avec les partenaires de la Tunisie et l’amélioration de l’attractivité du marché tunisien. Pourtant, les acteurs de l’économie tunisienne se sont retrouvés, à plusieurs reprises, face à des décisions et des actions arbitraires, parachutées et dépourvues de sens. On peut citer en exemple le décret sur le contrôle préalable des importations ou l’absence de consensus sur les lois de financement de 2022 et 2023. Ce genre d’action risquée place les entreprises et les investisseurs face à une instabilité économique conjuguée à un manque criant de lisibilité financière. La loi de finances pour 2023 a introduit un impôt sur la fortune, augmenté les amendes et pénalités, augmenté les cotisations sociales pour les employeurs et uniformisé les taux d’impôt sur les sociétés. Des choix font de la Tunisie un pays d’évasion !