FMI
Depuis la fuite en décembre dernier du document contenant les grandes lignes du programme de réforme du gouvernement, les Tunisiens n’ont cessé de soulever la question de l’augmentation des indemnisations. Tout le monde s’inquiète d’une éventuelle suppression des aides d’État, qui pourrait entraîner une hausse vertigineuse des prix face à un pouvoir d’achat en constante baisse.
Le gouvernement, pour sa part, ne ménage aucun effort pour démentir son intention de procéder à cette levée. Plusieurs déclarations de son porte-parole, Nasr El-Din Nusebi, comme celles du 20 octobre 2022, ont confirmé que le gouvernement n’avait pas engagé un processus de ce genre. Les différentes interventions des ministres restent floues à ce sujet et évoquent la même expression « meilleure gestion des rémunérations ». Même après l’annonce d’un accord de 1,9 milliard de dollars entre le gouvernement et le Fonds monétaire international, rien n’a été signalé à ce sujet.
Mais le communiqué de presse publié par le Fonds monétaire international annonçant la conclusion de cet accord contredit totalement les déclarations des ministres et du porte-parole du gouvernement. Expliquant le programme de réformes dont le gouvernement refuse d’informer les citoyens, le FMI a noté que : « Les autorités ont déjà pris des mesures pour contrôler la masse salariale de la fonction publique et ont commencé à lever progressivement les subventions aux prix généralisées et coûteuses, en procédant à des ajustements réguliers pour y parvenir. Des prix nationaux en ligne avec les prix mondiaux, tout en assurant une protection ciblée appropriée pour les populations vulnérables.
Ainsi, le Fonds monétaire international a annoncé au peuple tunisien que son gouvernement avait déjà commencé à augmenter progressivement les compensations et procédé à un ajustement des prix. La même source confirme également l’existence de supposées mesures liées à la protection des groupes vulnérables. Le gouvernement aurait commencé avec un plan approprié et délibéré pour maintenir les citoyens dans une situation précaire, mais il n’en aurait pas informé les personnes concernées !
Aucune annonce n’a été faite concernant une procédure de ce genre ! Par conséquent, le peuple tunisien devrait connaître les décisions que son gouvernement prend auprès du FMI et non auprès des ministres ou de leur porte-parole. Sinon, le gouvernement vient de mentir au FMI et de présenter des faits faux et une formule complètement différente de la réalité et des décisions prises depuis la nomination des ministres. Le gouvernement tunisien aurait été trompé, que ce soit le FMI ou son peuple !