Le CSM rejette le décret de Kaïs Saïed et le qualifie de dangereux

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Le CSM

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Aujourd’hui, lundi 14 février 2022, le Conseil supérieur de la magistrature a répondu au décret présidentiel n° 11 portant création du Conseil supérieur de la magistrature intérimaire, publié le dimanche 13 février 2022, suite à la décision du Président de dissoudre le Conseil supérieur de la magistrature et de créer un conseil temporaire du MSC.

Un décret que le Conseil supérieur de la magistrature juge « dangereux » et qui porte atteinte aux droits fondamentaux des magistrats par rapport à leurs fonctions, en matière de nomination, mutation, promotion et affectation, ainsi qu’en matière de mesures disciplinaires.

Ce décret est une violation flagrante de l’indépendance de la justice et un revers pour ses réalisations. Dans son communiqué, le Conseil évoque une atteinte aux fondements du droit à la défense et à un procès équitable.

Le CSM rappelle d’abord que le Conseil est une institution constitutionnelle instituée par le législateur constitutionnel et qu’il est le seul habilité à créer des institutions susceptibles de le remplacer parmi les législatures inférieures. “Et en conséquence, le Conseil suprême provisoire des juges est nul dans la mesure où il contredit le principe de séparation entre les pouvoirs constituant et législatif”, mettant en garde contre les répercussions de l’implication d’une partie des membres nommés en vertu de leur capacité, les appelant à ne pas répondre.

Ce décret, disent les juges, est une dérogation à l’article 80 de la constitution. Il est utilisé dans le but de placer les juges dans le box de ceux qui ont été classés en “danger imminent” et de prendre des mesures exceptionnelles à leur encontre.

Le Conseil supérieur de la magistrature considère que les modifications introduites par le décret contribuent à placer les magistrats au rang de fonctionnaires soumis à la volonté du pouvoir exécutif, ainsi qu’à confirmer l’exclusion injustifiée des membres qui ne font pas partie du corps des magistrats.

Il ajoute que tous les textes législatifs, notamment les décrets, ne doivent en aucune manière porter atteinte aux fondements des droits et libertés, conformément à l’article 49 de la Constitution.

Le décret n° 11 publié le dimanche 13 février 2022 dans un numéro spécial du Journal officiel indique que le conseil provisoire est composé du conseil provisoire de la magistrature judiciaire, du conseil provisoire de la justice administrative et du conseil provisoire de la justice financière. . Elle est présidée par le premier président de la Cour de cassation, et le premier président du tribunal administratif et le chef de la Cour des comptes en est le vice-président. Et les juges jugent ce décret dangereux en termes de garanties d’indépendance judiciaire, et de consolidation du contrôle de l’exécutif sur le judiciaire.