Le linge sale du ministère de l’Intérieur se lave en public

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Le linge sale du ministère

Le linge sale du ministère

La question des syndicats créés par les forces de sécurité fait l’objet de plusieurs polémiques depuis 2011. De nombreux acteurs de la scène politique ont critiqué cette situation et considéré, ces dernières années, que les syndicats de sécurité représentent un danger. Ils enfreignent la loi sous prétexte d’être syndicalistes et policiers.

Les politiciens et autres personnalités publiques évitent le sujet de peur d’entrer en confrontation avec des syndicalistes qui sont allés jusqu’à refuser de nommer un ministre, bloquer des poursuites judiciaires contre des camarades, voire s’opposer à un spectacle d’humour. En effet, début août, l’Union des forces de sécurité intérieure – Département de Sfax a non seulement coupé l’offre de Lotfi Abdali, mais a également appelé tous les syndicats à cesser de s’assurer les services de ce dernier.

Le syndicat avait justifié sa décision par la parole qu’il jugeait insuffisante de la part d’un artiste et de sape des institutions étatiques. Le Syndicat l’estimait capable d’évaluer, de censurer ou d’interdire des œuvres artistiques.

Ce que personne ne s’attendait, c’est qu’il s’agissait de la première étape de la lutte entre l’autorité en place et le ministre de l’Intérieur Tawfiq Sharafeddine pour les syndicats de police.

Les syndicats et de nombreuses autres structures syndicales ont convenu d’unir leurs efforts pour mettre un terme à la tournée de Lutf Al-Abdali. Ce dernier a laissé entendre qu’il avait le soutien de l’autorité en place, le ministère de l’Intérieur, et d’agents non affiliés aux syndicats.

Deux autres facteurs ont exacerbé la crise entre l’autorité en place et les syndicats : l’intention du président Kais Saied d’unifier les syndicats sous une structure unique dénommée « Union générale des forces de sécurité intérieure » et l’annonce par le ministère de l’Intérieur de suspendre les prélèvements automatiques sur la sécurité sociale.

Contributions en faveur des syndicats de sécurité. En réaction, la SFSI a lancé des sit-in dans plusieurs endroits stratégiques comme les quartiers de police ou l’aéroport de Tunis-Carthage.

Les policiers, équipés de tentes et de chaises, étaient postés devant plusieurs bâtiments avec l’intention d’y camper jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé à la hauteur de leurs attentes. Tawfiq Sharaf al-Din a décidé de poursuivre sa guerre contre les syndicats en ordonnant la libération des syndicalistes par la force si nécessaire. Il faut dire aussi que les syndicalistes ont attaqué le ministre de l’Intérieur et les membres de sa famille, notamment son fils, sur les réseaux sociaux, ce qui a dû contrarier davantage le ministre.

Nous avons donc eu affaire à des querelles sur le parking de l’aéroport de Tunis-Carthage, et la tente a été démontée de force malgré les tentatives de certains policiers pour la retenir. Mais la scène la plus surprenante, ce sont ces affrontements entre policiers à Sfax. D’un côté, les syndicalistes étaient torse nu, utilisant leurs chemises comme masques et lançant des pierres et autres projectiles.

Ils ont bloqué la route en lançant des barricades et en renversant le poste de police devant le bâtiment. À côté d’eux se trouvait une tente enflammée illuminant le parking. D’autre part, des policiers en uniforme ont utilisé des canons à eau, des gaz lacrymogènes et des véhicules blindés. Une vidéo de nuit montre le chaos dans le district de police de la région. Cela ressemblait à une scène de Black Hawk Down ou Saving Private Ryan ! On a découvert plus tard que les syndicalistes étaient également armés de gaz paralysant. Le 23 septembre 2022, huit syndicalistes ont été arrêtés après l’ouverture d’une enquête. Cette confrontation était définitivement le point de non-retour dans cette lutte !

Quelques jours plus tard, le siège de la SFSI fait l’objet d’une descente de police. Le ministère de l’Intérieur a annoncé que la fermeture du siège du syndicat résultait de l’exécution d’une décision de justice en faveur du propriétaire de l’immeuble à la suite d’une plainte urgente. La même source a indiqué que l’exécution a eu lieu dans des circonstances normales et en présence de représentants des deux parties au conflit. Le ministère a expliqué que la propriété se compose de deux appartements : le premier est géré par l’Union comme son siège principal.

Le second a été utilisé par un membre du conseil exécutif du syndicat. Mais ce qui était censé être une simple exécution d’une décision de justice s’est transformé en une collection de révélations. Nous nous sommes retrouvés au milieu d’une histoire qui, en théorie, devrait être plus une fiction qu’une réalité.