Les soutiens de Kaïs
Les récentes nominations au sein du corps des délégués, annoncées le 22 avril 2022, ont fait l’objet de nombreuses polémiques sur les réseaux sociaux. De nombreux partisans du chef de l’Etat ont critiqué la nomination de renaissance et de personnes appartenant à d’autres structures politiques opposées au président de la république, Kais Saied.
Dans un post Facebook du 24 avril 2022, un membre de la campagne interprétative du chef de l’Etat, Ahmed Shafter, a indirectement critiqué les nominations, estimant qu’elles devaient se baser sur les compétences des individus. Dans un deuxième post Facebook à la même date, il écrit : « On dirait qu’on a besoin d’un coach étranger pour recruter des délégués. Même du Maghreb, ce n’est pas un problème. Nous en serons satisfaits… car il semble que tous nos stocks soient pourris.”
Quant aux noms qui ont retenu l’attention des internautes, ce sont :
– Ayman Al-Gharibi, nouveau délégué de Cheba (gouvernorat de Mahdia). C’est une jeune renaissance. Des internautes ont posté une photo de la carte d’observateur que le délégué avait lors des élections municipales de 2018. Il était observateur pour le compte de la liste du mouvement Ennahda. La même personne a également été critiquée pour ses responsabilités à la faculté de droit de Sousse. Il aurait fait partie d’Ugte et aurait également agressé physiquement d’autres étudiants.
– Hafez Ghariani, nouveau délégué de Bouarada (gouvernorat de Siliana). Il s’est avéré que ce dernier était candidat aux élections municipales de 2018, et figurait sur la liste du mouvement Ennahda.
– Mohamed Bouraoui Ghariba, nouveau délégué de Tablaba (Province de Monastir). Des images de ce dernier avec une affiche soutenant Abeer Moussa, chef du parti PDL, ont été largement partagées par les partisans de Kais Saied. Il est apparu plus tard que ce dernier s’était présenté aux élections législatives de 2019 au sein de la liste d’Aïcha Tounsi.
Une grande partie des internautes, notamment ceux qui soutiennent Kais Saied, ont été très critiques à l’égard de ces nominations et ont remis en cause les critères de sélection des délégués. Certains ont même crié moche. Pour rappel, lors de la “campagne d’interprétation”, de nombreux partisans de Kais Saied ont organisé un sit-in de protestation en février 2022, exigeant qu’ils soient nommés délégués en récompense de leurs efforts.
Cette polémique sur les nominations va intensifier la colère dirigée contre Tawfiq Sharaf al-Din, ministre de l’Intérieur, de la part des partisans du président. Rappelons également que, le lundi 25 avril 2022, l’ancienne directrice de cabinet du président de la République, Nadia Okasha, a publié sur Facebook une affaire dans laquelle elle considère que « l’instant du 25 juillet a été volé par ceux qui n’ont ni honneur, ni morale, ni patriotisme.”