Najla Bouden
Il n’a pas eu entre les mains un Premier ministre comme Naglaa Boden. En poste à la Casbah depuis le 11 octobre 2021, Mme Boden n’a rien obtenu en treize mois d’exercice. Le constat est clair, le pays souffre d’une pénurie sur l’autre, le prêt du FMI prévu pour le premier trimestre 2022 n’est pas encore arrivé à échéance, il n’y a aucun contact digne de ce nom avec la presse, et aucune interview pour informer ses populations. Les activités de Mme Bouden pataugent, pataugent et pataugent.
Le 11 octobre 2021, au moment de prêter serment, Naglaa Bodden était en passe de bien se porter. Avec sa bonhomie de grand-mère bienveillante, son sourire éternel, sa position de première femme à occuper un tel poste dans le monde arabe, la confiance totale du président de la République, et l’absence de tout frein et contrepoids, car il n’était plus un rassemblement, la dame devait faire de la Tunisie un paradis et tourner la page d’une décennie noire.
Treize mois plus tard, la Tunisie manque de lait et de médicaments, car le carburant, le blé, la farine, le sucre, l’eau minérale et bien d’autres denrées alimentaires de base sont épuisés. Le taux d’inflation, selon les chiffres officiels, a atteint 9,2%, mais ce sentiment peut facilement atteindre environ 20%. Il était de 6,3 % il y a un an.
Au lieu d’encourager la productivité et les entreprises locales, le choix a été de se tourner vers les bailleurs de fonds pour les prêts et la mendicité. En décembre dernier, l’Algérie a accordé un prêt de 300 millions de dollars, qui a été entièrement injecté dans le budget. De son côté, l’Europe a accordé des dizaines de millions d’euros de prêts pour aider le budget ou faire face aux difficultés causées par la guerre en Ukraine. Vingt millions en avril, quarante millions en octobre.
Avec le FMI, 100% du prêt prévu sert à financer le budget. Rien à investir. Le gouvernement est impatient d’obtenir ce prêt, car il lui permettra d’obtenir d’autres bailleurs de fonds, gouvernementaux ou privés, toujours pour financer le budget.
Parallèlement à cette politique de mendicité, le gouvernement a continué à mettre des roues dans les roues du tissu économique. Partons en guerre contre d’hypothétiques spéculateurs qui ont déchaîné tout le système d’approvisionnement, de stockage et d’autorégulation du marché. En octobre dernier, le gouvernement a publié de nouvelles mesures pour restreindre les importations de certains produits. L’Union européenne a immédiatement répondu à l’appel à la suspension de ces mesures, qui sont contraires aux engagements signés par la Tunisie et au bon sens ! Toujours en octobre, le ministre de l’Economie Samir Said a apporté des changements dans le secteur automobile en annonçant la nécessité de restreindre l’importation de voitures neuves.
Cette politique économique désastreuse a des conséquences tangibles. Tout d’abord, la pénurie. Là tout le temps maintenant. Pas un mois ne se passe sans que les Tunisiens ne manquent d’un ou plusieurs produits. Quelque chose de nouveau qui ne s’était pas vu sous Ben Ali ni pendant la décennie noire des islamistes.
Autre nouveauté, la crise du secteur de l’éducation. Jusqu’à présent, environ 750 000 élèves ne sont pas encore inscrits à l’école. la raison ? Les enseignants à temps partiel font grève pour réclamer un salaire pour leur travail. Le ministère refuse de les embaucher et leur propose des contrats à durée déterminée avec un statut et des salaires précaires.
Pire, seule la classe la plus pauvre en souffre. Les classes aisées, voire les classes moyennes, et leurs enfants sont logés dans des écoles privées et ne souffrent pas de ce genre de risque.
Le nom de Kais Saied restera sûrement dans les mémoires des générations futures, mais aussi le nom de Najla Boden, comme responsable de son endettement, des centaines d’heures de cours perdues de son parcours et du fossé qui la sépare de ses compatriotes bien entraînés. .
L’analyse de ces différents dysfonctionnements n’est pas difficile. Najla Boden n’entend que son patron. Elle n’a rien dit non plus. Une fois à la Kasbah, elle a été informée de la situation et beaucoup ont proposé des solutions concrètes pour éviter la situation dans laquelle la Tunisie se débat aujourd’hui.
Pour résoudre les problèmes conjoncturels et structurels, il fallait une feuille de route claire et une étroite coopération à sens unique avec les forces vives du pays, en particulier la Banque centrale et les associations Utica, Connect et Employment. Syndicat UGTT.
Il fallait aussi discuter avec des hommes politiques, ainsi qu’avec des économistes. Rien ne peut se faire sans toutes ces composantes de la société.
Le premier ministre devait dire ce que vous avez l’intention de faire.