18 janvier 1952 : la dernière bataille pour la libération de la Tunisie

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Le 18 janvier 1952 est une date clé dans l’histoire de la République tunisienne. La bataille contre l’occupation française est en cours depuis des années. Cependant, il s’agissait plutôt de petites escarmouches ou d’appels et d’initiatives pour négocier la liberté des Tunisiens et sauver le pays. Dans les jours précédant le 18 janvier 1952, Habib Bourguiba, figure emblématique du mouvement national tunisien, appelle publiquement au déclenchement de la bataille populaire contre l’occupant français. Dans ses discours prononcés le 8 janvier 1952 à Monastir, le 11 janvier 1952 à Tunis et le 13 janvier à Bizerte, il confirme que l’heure de la dernière bataille est venue.

En réponse, le Résident général de France en Tunisie, Jean de Hauteclocq, ordonna l’interdiction des assemblées et réunions et la convocation du quatrième congrès du nouveau Parti destourien. Pour s’en assurer, le 18 janvier 1952, Habib Bourguiba, le président du parti, et Mongi Slim, le chef du parti, sont arrêtés et assignés à résidence à Tabarka. Le même jour, près de 150 syndicalistes, communistes et militants du Mouvement national tunisien sont arrêtés. Cependant, la conférence sur la nouvelle constitution se tient en secret et malgré l’oppression française.

Les autorités françaises avaient encerclé la maison de Bourguiba à l’aube du 18 janvier 1952. Vers trois heures du matin, plusieurs véhicules blindés et militaires étaient stationnés près de la maison d’Habib Bourguiba. On raconte qu’en prenant d’assaut la maison, les soldats français trouvèrent M. Bourguiba assis qui les attendait. La nouvelle s’est rapidement répandue dans tout le pays. Le peuple, qu’Habib Bourguiba représente comme un phare d’espoir et de rêve d’une Tunisie libre, suit la situation de près et attend la réaction du parti et de l’Union générale tunisienne du travail. Ce dernier a décidé de déclarer une grève générale. La nouvelle constitution convoque sa conférence sous la présidence d’El Hadi Shaker et décide de ne pas reconnaître le protectorat français, d’exiger l’indépendance de la Tunisie et de réglementer les relations tuniso-françaises sur la base du respect mutuel et de la protection des communautés étrangères.

Puis les Tunisiens, hommes et femmes, ont commencé à se rassembler dans la plupart des villes tunisiennes. Ce n’est plus seulement quelques cellules de résistance, mais une armée populaire. Le 18 janvier, le peuple tunisien a décidé d’affronter l’armée française et d’exprimer sa colère et son attachement à son pays. Riches ou pauvres, hommes et femmes, enfants et vieillards, tous participent à la révolution populaire. Jamais auparavant une telle unité n’était arrivée. Depuis le 18 janvier 1952, la lutte populaire pour une Tunisie libre et indépendante a commencé.

Pendant le protectorat français, un certain nombre de martyrs sont tombés. Les autorités françaises multiplient les arrestations et les exils. Par la suite, la lutte acharnée permettra à la Tunisie d’obtenir l’autonomie interne du pays en 1954 et de mettre fin à l’occupation française en 1956.