Référendum constitutionnel
Le chef de l’État, Kais Saied, a critiqué à plusieurs reprises la constitution de 2014, affirmant qu’elle est le résultat d’arrangements entre partis politiques et que son véritable objectif est de démanteler l’État. Sur cette base, il entend proposer à référendum une nouvelle constitution dont on ne sait rien aujourd’hui, arguant qu’il n’y a pas d’autre solution. C’est précisément cette brèche qu’exploite l’Ecole politique de Tunis, dirigée par Ahmed Idris, en présentant un projet d’amendement à la constitution, afin de parvenir à plus d’équilibre et de stabilité.
Il semble que le point focal, la principale critique adressée à la constitution de 2014, ne se situe pas au niveau des droits et libertés, ni dans la mise en place des organes de contrôle, mais plutôt au niveau de la répartition du pouvoir exécutif entre le président.
De la République et du Premier ministre. Dans un effort de dialogue et d’action qui a duré plusieurs mois, l’École politique de Tunis s’est engagée à envisager des amendements à la constitution de 2014 pour résoudre ces difficultés et créer un système politique équilibré où les rôles sont clairement définis. Prévenant ainsi la mauvaise gestion.
Vu pendant dix ans. L’esprit de ce travail est de présenter un projet de constitution, fruit d’un travail rigoureux d’experts au nom de la société civile. Ainsi, le président de la République ne pourra pas prétendre détenir la solution définitive au niveau constitutionnel et présenter son unique projet à l’opinion publique tunisienne. Au moins, il y aura autre chose.
Comme l’explique le responsable de l’École politique de Tunis, le travail a commencé par un diagnostic précis de tout ce qui ne va pas avec la constitution de 2014. Créer un diagnostic technique qui tienne également compte des différentes lectures de ce texte par les politiciens au pouvoir », a-t-il expliqué au micro de Wassim Ben Larbi sur Express FM.
L’Ecole politique de Tunis a organisé un déjeuner de presse pour présenter les propositions d’amendements et d’amendements à la constitution de 2014. Ainsi, l’objectif est de bien définir les rôles : le Président de la République dans le rôle d’un dirigeant fort de la scène politique tunisienne, un parlement stable, un chef de gouvernement à la place d’un leader responsable et une cour constitutionnelle qui assure la pérennité du système démocratique.
En conséquence, l’Institut recommande au Président de la République de se distancer de l’activité gouvernementale en le privant des pouvoirs d’ingérence dans la nomination des gouvernements et la mise en œuvre des politiques. En revanche, il disposera d’outils puissants pour exercer son rôle d’arbitre, comme dissoudre le parlement et destituer le gouvernement.
De plus, il pourra exercer un rôle législatif car il pourra proposer un référendum législatif et il aura l’initiative de modifier la constitution et même de proposer un référendum constitutionnel. L’autre chef de l’exécutif, c’est-à-dire le chef du gouvernement, doit nécessairement être le président ou le chef du parti ou de la coalition qui remporte les élections législatives. Elle devra également définir et mettre en œuvre des politiques publiques.
Pour solidifier cette structure, l’Institut propose d’enchâsser le principe de solidarité gouvernementale en supprimant la possibilité de défiance envers un ministre. Il y aura aussi une question sur la proposition de censure constructive : si la majorité parlementaire décide de retirer la confiance au gouvernement, elle devra nécessairement proposer, au cours de la même session, une nouvelle formation, afin d’éviter les blocages.