Le juge Afif Al-Jaidi était présent sur les ondes de Mosaic FM pour revenir sur le statut de la magistrature, ainsi que sur l’affrontement entre le pouvoir exécutif et les juges de paix, notamment après la décision de destituer 57 magistrats par décret républicain.
Afif Al-Jaidi a expliqué que seuls huit juges sont concernés par le processus disciplinaire en cours. En revanche, 45 magistrats n’ont pas de casier disciplinaire, la majorité a été annulée car n’ayant pas appliqué les consignes des forces de sécurité.
Afif Al-Jaidi souligne qu’il y a des problèmes au niveau du secteur de la justice, en particulier au cours de la dernière décennie en raison de tentatives d’impliquer la justice dans la vie politique en pénétrant le secteur. Il ajoute que les problèmes de justice sont également liés à la mauvaise gestion et au manque de vision des mécanismes de développement du secteur.
Prenant l’exemple des assassinats politiques, le juge affirme que le temps judiciaire diffère du temps politique. Il convient de noter dans ce cas que l’opinion publique et les médias tirent leurs informations des conférences de presse tenues par le Comité de Défense des Martyrs Belaid et Brahmi. Or, le rôle de l’organe de défense est précisément d’assurer la défense et non de présenter des faits juridiques. D’autre part, le corps de la défense est composé de partis ayant des affiliations politiques. A ce titre, les faits qu’il présente serviront certainement les intérêts des parties qu’il représente. » Il a noté dans ce contexte que toutes les demandes d’ajournement au cours de ces années ont été rédigées par le Comité de Défense des Martyrs.
Afif Al-Jaidi a exprimé ses regrets face à la grève de la faim initiée par certains des juges révoqués, soulignant : « Nous sommes le seul pays dans lequel les juges sont en grève de la faim. J’appelle le président de la République à prendre en compte la détérioration de l’état de santé de ces magistrats et à intervenir en conséquence.