Les vaccins à ARN messager contre le Covid-19 augmentent le risque de myocardite et de péricardite, mais cela est rare et ne remet pas en cause l’utilité de la vaccination, a confirmé lundi une grande étude française.
Menée par Epi-Phare Structure, qui associe la Caisse maladie (Cnam) et l’Agence du médicament (ANSM), cette étude cas-témoins a porté sur des personnes âgées de 12 à 50 ans hospitalisées en France pour myocardite ou péricardite entre le 15 mai et le 31 août 919. cas de myocardite et 917 cas de péricardite.
La myocardite et la péricardite sont des infections du cœur. Le premier affecte le myocarde, le muscle cardiaque principal, et le second affecte le péricarde, la membrane entourant le cœur.
Comme l’indiquent les rapports de pharmacovigilance, les résultats de l’étude française confirment que les vaccins Pfizer et surtout Moderna augmentent le risque que ces maladies surviennent dans les 7 jours suivant la vaccination.
Chaque cas a été comparé à 10 « groupes témoins », de même âge, sexe et département de résidence, mais qui n’avaient pas de myocardite. Ainsi, les risques d’hospitalisation pour myocardite ou péricardite ont été comparés entre personnes vaccinées et non vaccinées dans d’autres cas similaires.
Ce risque semble être plus prononcé, même s’il est faible, chez les hommes de moins de 30 ans, surtout après la deuxième dose de Moderna. Ainsi, la vaccination avec ce dernier provoquera 132 cas supplémentaires de myocardite pour chaque million de doses administrées.
Chez les femmes de moins de 30 ans, l’excès de myocardite à partir de la deuxième dose de Moderna est estimé à environ 37 par million de doses.
Quant au risque de développer une péricardite, il apparaît plus prononcé après le vaccin Moderna pour les moins de 30 ans, surtout après la deuxième dose qui serait à l’origine d’un excès de cas d’environ 18 par million de doses chez les jeunes.
Aucun décès n’a été signalé parmi les personnes hospitalisées pour ces affections après la vaccination.
“Quand on balance l’efficacité des vaccins contre les formes sévères du Covid-19 (estimée à environ 90 %) et ces risques existants mais rares, et avec une évolution positive, le rapport bénéfice-risque des vaccins n’est pas remis en cause”, confirme l’AFP Mahmoud Zureik, directeur d’Epi-Structure Phare.