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La Banque centrale de Tunisie a précisé dans son rapport annuel sur la supervision bancaire pour 2020, rendu vendredi, que l’encours des crédits dus à l’économie enregistrée en 2020, a augmenté de 5%, contre 3,1% en 2019 pour s’établir à 95009 millions dinars.
Cette évolution s’explique, principalement, par les mesures d’allongement des délais et le dynamisme introduit par les mesures extraordinaires adoptées par le Gouvernement et la Banque Centrale de Tunisie.
Par catégorie de bénéficiaires, les prêts accordés aux professionnels ont été principalement tirés par la hausse des obligations des établissements publics, qui ont augmenté de 1,7 milliards de dinars en 2020 (+26,8%). Quant aux prêts aux entreprises privées, malgré le report des échéances et les prêts exceptionnels COVID, ils n’ont augmenté que de 2,4% en 2020, soit le même rythme enregistré l’année précédente. Ces crédits ont principalement bénéficié aux secteurs de l’industrie, du commerce, de la promotion immobilière et du tourisme, qui ont accaparé près de 80% des crédits cités.
Par ailleurs, la Banque centrale de Tunisie a déterminé que le volume des prorogations professionnelles des échéances des prêts s’élevait à 4,7 milliards de dinars à fin 2020, au profit de plus de 19 mille bénéficiaires. Financement exceptionnel de 2 milliards de dinars à fin 2020, au profit de plus de 2 700 bénéficiaires.
L’endettement total des particuliers s’est élevé à 25.452 millions de dinars à fin décembre 2020, soit une augmentation de 5,8% contre 0,4% en 2019. Cette augmentation est due au report des échéances des prêts aux particuliers d’un montant de 1 milliard de dinars et par 2019. L’augmentation rapide des prêts à la consommation qui a touché principalement les prêts à la promotion immobilière et les dépenses courantes. Elle s’explique également par l’accélération des crédits à l’habitat (3,8% contre 1,9% en 2019).
De plus, la dette personnelle par rapport au PIB a diminué de 21,6 % en 2019 à 24 % en 2020, mais elle reste relativement faible par rapport à d’autres pays similaires.
La stagnation économique enregistrée en 2020 en raison de la crise sanitaire s’est accompagnée d’une légère hausse du crédit bancaire, principalement portée par des mesures exceptionnelles de soutien aux entreprises et aux particuliers.
Ainsi, l’écart du ratio « crédit/PIB » s’est réduit par rapport à la tendance de long terme en 2020, reflétant une convergence entre l’évolution du crédit et l’évolution du PIB nominal.
Cependant, en l’absence de reprise de la croissance économique, le rythme de variation du crédit peut présenter un risque compte tenu de la fragilité des équilibres macroéconomiques qui peut affecter la capacité de remboursement des bénéficiaires du crédit.
Cependant, la contribution des crédits au secteur privé à la hausse des crédits professionnels a fortement baissé en 2020, du fait de l’expansion des crédits bancaires au secteur public. Cette situation traduit un danger latent pour le secteur public et ce, compte tenu de la situation financière des établissements publics et de l’augmentation du déficit budgétaire, a confirmé la Banque centrale de Tunisie.
En revanche, la contribution des crédits immobiliers à la hausse des crédits aux particuliers a fortement diminué en 2020, après la reprise de la croissance des crédits à la consommation en 2020.