Droits et libertés en Tunisie – Bassem Trifi : la situation fait peur

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Droits et libertés en Tunisie

Droits et libertés en Tunisie 

Le jeudi 2 février 2023, le chef de la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, Bassem Al-Tarifi, est revenu sur la détérioration de la situation des droits de l’homme en Tunisie.

Il a indiqué, dans un appel téléphonique à l’émission Expresso sur FM, que le président de la République, Kais Saied, avait été averti des violations et exactions commises et des arrestations sur la base du décret 54 et de l’apparition de civils auparavant. Justice militaire, entre autres.

En ce sens, il a évoqué la convocation du porte-parole du Comité de défense des juges révoqués, Ayachi Hammami, ou la convocation de journalistes sur la base du décret n° 54. « Cela représente un danger pour les droits et la liberté de expression », a déclaré Wassim Ben Larbi au micro, soulignant que la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme a fait part de ses inquiétudes à ce sujet au chef de l’Etat.

Ayachi Hammami fait l’objet d’un procès suite à une plainte de la ministre de la Justice Leila Javel l’accusant “d’utiliser les réseaux sociaux pour répandre des rumeurs dans le but de porter atteinte à la sécurité publique”, selon le décret n°54. Il risque dix ans de prison.

Ana Hammami s’en est prise au ministère de la Justice, accusant le département d’avoir commis un “second massacre” contre les juges révoqués par le président de la République, Qais Saeed.

Basem Al-Tarifi a également exprimé son regret de ne pas avoir révisé et amendé la loi judiciaire militaire, indiquant que cette juridiction n’était mobilisée que pour liquider les opposants politiques à l’autorité existante. De nombreux hommes politiques, députés de la dignité et autres, sont en effet jugés par des tribunaux militaires.

“La situation est effrayante et la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme est très préoccupée par la détérioration des droits et libertés en Tunisie”, a ajouté Basem Tarifi.

Il a également commenté les violations des droits syndicaux, dénonçant l’arrestation du secrétaire général du Syndicat tunisien des agents du péage routier mardi soir après une grève légale.

Anis Al-Kaabi a été arrêté après une visite inattendue du président de la République, Qais Saeed, à la caserne de la Garde nationale à El-Awena. Au cours de cette visite, le chef de l’Etat a évoqué la grève, soulignant que “ceux qui bloquent les routes ne peuvent échapper à la sanction”, notant que “le droit de s’organiser est garanti, mais il ne peut être une couverture à des fins politiques”.