Kamel Akrout, général de division à la retraite et ancien conseiller à la sécurité nationale de feu le président Béji Caïd Essebsi, est revenu sur l’évolution de la situation politique en Tunisie.
L’invité de Studio Shams sur la chaîne Shams FM, a estimé que le président de la République, Kais Saied, était arrivé trop tard dans la mise en œuvre de l’opération du 25 juillet. Il a déclaré que les réformes constitutionnelles et électorales devraient maintenant être achevées et la Cour constitutionnelle et le Parlement établis.
Il a souligné que la situation dans le pays est susceptible de se détériorer compte tenu du contexte régional et mondial difficile concernant la course aux armements entre l’Algérie et le Maroc et le conflit russo-ukrainien. “Aucun homme politique n’est capable de dire la vérité au peuple”, a-t-il déclaré avant d’ajouter : “Nous perdons du temps (…) Nous avons les ressources nécessaires mais nous surveillons (ce qui se passe) et nous ne faisons qu’emprunter de l’argent”.
Commentant l’annonce de la Banque centrale de Tunisie sur l’augmentation du taux directeur, l’amiral Akrout a avancé que cette décision aurait dû faire l’objet de consultation entre la BCT et le gouvernement en dépit de l’indépendance de la dén ‘ Institution financière.
Dans le même contexte, il a évoqué le Président de la République dans ses décisions unilatérales, notant que même les bonnes décisions peuvent être rejetées à moins que la prise de décision ne soit participative. Il a déclaré : “Nous sommes condamnés à vivre ensemble et nous avons besoin de quelqu’un qui rassemble tout le monde (…) Seule la justice est capable de juger les corrompus et ceux qui ne le sont pas”, en référence aux discours du chef de l’Etat.
Interrogé sur les tentatives répétées d’impliquer l’armée, il a appelé à laisser cette institution de côté, soulignant que l’histoire a prouvé que l’armée ne quitte jamais le pouvoir une fois qu’elle l’a conquis. “Aujourd’hui, nous avons besoin de dirigeants qui ont le sens de l’État”, a-t-il déclaré.