La livre égyptienne perd brutalement 13% face au dollar

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La livre égyptienne

La livre égyptienne 

Lundi, la monnaie égyptienne s’échangeait à 17,8 livres pour un dollar, perdant 13% de sa valeur en une journée, alors que l’inflation dans le pays, premier importateur de blé russe et ukrainien, avait déjà atteint un niveau record en février.

Le taux de change de la livre contre le dollar a augmenté entre dimanche et lundi, passant de 15,7 à 17,8 pour un dollar, selon les sites Internet des banques d’Etat.

Pour limiter la dépréciation de la monnaie, la réunion urgente de la Banque centrale d’Egypte dimanche soir a relevé les taux d’intérêt d’un point. Ainsi, le taux d’intérêt sur les dépôts est passé à 9,25% et sur les crédits à 10,25%.

Récemment, JP Morgan a prévu une dévaluation de la monnaie alors que l’inflation atteignait 10% sur une base annuelle en février, un record depuis la mi-2019, entraînée par une hausse de 20,1% des prix des denrées alimentaires, selon les chiffres officiels.

Les pays arabes les plus peuplés avaient déjà dévalué leur monnaie de près de 50 % en 2016 dans le cadre d’un plan d’austérité émis en échange d’un prêt de 10,8 milliards d’euros du Fonds monétaire international (FMI).

La Banque mondiale a également averti qu’une hausse de 30 % des prix alimentaires pourrait augmenter le taux de pauvreté de 12 %, affectant déjà près d’un tiers des 103 millions d’Égyptiens.

L’invasion russe de l’Ukraine a provoqué une hausse sans précédent des prix des céréales et du pétrole, obligeant le Caire à réguler pour la première fois le prix du pain non subventionné, dix jours avant le ramadan, période synonyme de dépenses familiales pour se nourrir.

L’Egypte importe 85% de son blé et 73% de son huile de tournesol des deux pays actuellement en guerre.

Le budget de l’État d’environ 160 milliards de dollars est aux prises avec une dette publique pouvant atteindre 90 % du PIB, et Le Caire s’est lancé dans une réforme fiscale mais peine à contrôler le secteur informel qui, selon les chercheurs, en représente plus d’un tiers. . L’activité économique.

L’activité du secteur privé non pétrolier a considérablement diminué depuis 2017.