L’alarmant rapport américain sur la situation en Tunisie

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L'alarmant rapport américain

L’alarmant rapport américain

Le rapport du Département d’Etat américain sur la situation des droits de l’homme en 2022 a pointé du doigt la Tunisie pour de nombreuses violations dans ce domaine. Le rapport met notamment en lumière les violations commises au niveau judiciaire ou en matière de liberté d’expression et de presse sous le régime de Qais Saied.

lors des dernières élections

Le rapport du Département d’État américain note que les observateurs internationaux et nationaux ont constaté que les élections législatives de décembre étaient techniquement bien gérées mais manquaient de légitimité et n’étaient pas conformes aux normes internationales. Les élections ont été entachées d’un faible taux de participation (environ 11 %) et de l’introduction d’une loi électorale en septembre qui a aboli le système de quotas pour les femmes et les jeunes, ce qui a entraîné une moindre représentation des femmes.

La mission d’observation électorale du Centre Carter a constaté que “si les élections étaient techniquement bien gérées, le processus sous-jacent au cadre électoral manquait de légitimité et ne respectait pas les normes et obligations internationales et régionales”. Seuls 23 candidats sur les 161 sièges parlementaires ouverts ont obtenu plus de 50% des voix requises pour gagner.

CSM et recours aux tribunaux militaires

Le rapport aborde la question de l’utilisation des tribunaux militaires dans les affaires civiles et note en particulier que les tribunaux militaires, composés de juges civils nommés par le président et approuvés par le Conseil judiciaire militaire, sont habilités à connaître des affaires impliquant uniquement des militaires et civils accusés de crimes. Les crimes contre la sécurité nationale ou les crimes impliquant des membres des forces de sécurité ou des forces armées, y compris « insulte » aux forces armées ou au président de la République.

La Cour de cassation, la plus haute cour d’appel du pays, et qui fait partie du système judiciaire civil, entend les appels contre les décisions des tribunaux militaires impliquant des civils. Les défenseurs des droits humains ont fait valoir que les infractions à la sécurité nationale pour lesquelles des civils peuvent être jugés par des tribunaux militaires sont définies de manière trop vague, et la société civile a exprimé des inquiétudes croissantes tout au long de l’année concernant le recours aux tribunaux militaires pour juger des civils accusés de critiquer le président.

Le 10 février, le président Kais Saied a dissous le Conseil supérieur de la magistrature, qui était responsable des nominations judiciaires et sectorielles dans tout le pays. Remplacez-le par un conseil provisoire. Le président et ses partisans ont cherché à justifier la décision en accusant le Conseil judiciaire suprême de partialité, mais des observateurs, des partis politiques, la société civile et des organisations internationales ont averti que la décision donne à Saeed un plus grand contrôle sur le système judiciaire.

respecter les libertés politiques

Le rapport du département d’État américain indique que le 30 mars, le président a officiellement dissous le parlement “suspendu” après que 116 élus aient tenu une “session plénière virtuelle” et voté en faveur de l’annulation de tous les décrets émis par le président. Depuis la suspension de la constitution en juillet 2021.

Il poursuit en soulignant que lors d’un référendum le 25 juillet, 94,6% des électeurs ont approuvé une nouvelle constitution, dont une grande partie avait été personnellement rédigée par le président. La constitution concentre les pouvoirs de la présidence, supprime les freins et contrepoids de l’exécutif, affaiblit le parlement et donne au président des pouvoirs accrus sur le judiciaire et le législatif. Alors que la Constitution contient des dispositions qui consacrent les libertés fondamentales et les droits de l’homme, des développements problématiques ont remis en question l’engagement du gouvernement envers ces droits, en particulier en ce qui concerne la liberté d’expression et les médias. La plupart des partis politiques ont boycotté le référendum et le taux de participation a été d’environ 30 %, bien inférieur à celui des élections précédentes.

Dans le respect des droits de l’homme et de la dignité humaine

Le rapport note que la loi tunisienne interdit les arrestations et détentions arbitraires, même si les forces de sécurité n’ont pas toujours respecté ces dispositions. En effet, la loi prévoit le droit pour toute personne de contester la légalité de son arrestation ou de sa détention devant un tribunal. Il note que le pays est en état d’urgence depuis 2015 et que les organisations de défense des droits humains ont exprimé leur inquiétude quant au fait que le gouvernement a utilisé ses pouvoirs en vertu du décret-loi de 1973 sur l’état d’urgence pour placer des citoyens en résidence surveillée avec des preuves limitées. ou motifs de suspicion.