Le producteur et réalisateur Abdelhamid Bouchnak, à qui l’on doit particulièrement le premier film d’horreur tunisien “Dashra”, a fait un clin d’œil à la chaîne Mosaïque FM, hier, samedi 11 septembre 2021.
Abdelhamid Bouchnak, qui se bat pour des productions tunisiennes innovantes et pour une meilleure position de l’artiste, a fait part de son mécontentement face au contrôle des annonceurs sur la scène culturelle nationale.
On dit que les artistes tunisiens ne travaillent que pendant le mois de Ramadan et qu’il n’y a des productions que pendant ce mois, et force est de constater que ce sont les annonceurs qui les imposent ! Si les annonceurs ne nous avaient pas freinés dans les années 90, avec des rediffusions qui ne faisaient que blesser et achever les artistes, nous ne serions pas là. Je ne vais plus mendier, c’est fini ! Essayer d’innover, c’est supplier les annonceurs, essayer de les convaincre que votre travail est bon, alors qu’au final, ils ne veulent que des reproductions du passé. Nous pourrions avoir de grosses productions qui coûtent des milliards, mais les annonceurs voudront un « Shuffle Hull ». C’est là que sont les artistes, parcourant les plateaux gratuitement, diffusant sans droits, apparaissant pendant des années et des années dans des rediffusions sans jamais prendre un centime en poche et mourir de faim », a déclaré le réalisateur.
Abdelhamid Bouchnak a annoncé qu’il n’irait plus sur aucun site internet sans avoir des productions à vendre et sans le payer pour en faire la promotion sur les médias. Il a souligné le rôle des médias dans la dégradation des artistes tunisiens, et a appelé les artistes à ne pas accepter le rôle des vases, qui sont invités à animer l’exposition.
Les déclarations du réalisateur ont suscité une véritable contestation sur la toile, et les réactions de soutien ont été rapides, d’autant plus qu’Abdelhamid Bouchnak est l’un des artistes tunisiens les plus appréciés ces dernières années pour son travail et la qualité de son travail qui a conquis les Tunisiens.