L’Utica se réveille, mais ne sort pas de sa torpeur !

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L'Utica se réveille

L’Utica se réveille

Nous ne verrons jamais une loi de finances rejetée comme la loi de 2023 ! Une loi que personne n’accepte et que nous refusons de respecter totalement ! Nous avions l’habitude de faire face à des rejets et à des critiques. Les précédentes lois de finances n’ont pas fait l’unanimité, mais seulement à cause de quelques divergences sur un ou deux arrêtés. La loi de finances 2023 (LF 2023) a réussi l’incroyable pari d’être damnée par tout le monde et dans son ensemble ! Après l’UGTT et l’Union nationale des avocats de Tunisie, Utica a également démarré. Près de deux semaines après la publication du texte en question, l’organisation patronale a finalement décidé de se prononcer sur cette affaire. L’organisation patronale a vivement critiqué la LF 2023 et affirmé que ce texte manque de vision ou de stratégie.

Utica a affirmé que le gouvernement n’avait pas pris en compte les propositions d’Utica lors de l’élaboration de LF 2023. Une affirmation qui contredit directement les déclarations du ministre des Finances, Siham Nemesia. Ce dernier a indiqué que la rédaction de ce texte a été faite de manière globale et a pris en compte les suggestions des organisations patronales et des acteurs sociaux. Cette affirmation corrobore la version véhiculée par les dirigeants de l’UGTT. Ils ont précisé, dès le numéro LF 2023 du 23 décembre 2022, qu’ils n’étaient pas impliqués dans le développement du scénario. De son côté, Utica a attendu le 9 janvier 2023 pour s’exprimer sur le sujet. Utica, dans un communiqué de presse publié à la même date, s’est dite préoccupée par la situation économique et les conséquences de la mise en œuvre de LF2023.

Utica a décrit le texte comme une déception et une menace qui pourrait détruire le secteur privé. Il est certain que l’organisation patronale a adopté ce discours en raison des dispositions de la loi 2023 et des déclarations médiatiques de certains ministres et hauts représentants de l’État. Ce dernier continue d’insister sur l’importance du secteur privé dans la relance de l’économie nationale.

Les acteurs de l’économie tunisienne sont appelés à créer de la richesse et des emplois, tout en respectant les dispositions fiscales et en se soumettant aux fluctuations de l’instabilité du pays et à la crise majeure qu’il traverse. Utica a critiqué le fardeau fiscal croissant et a mis en garde contre l’instabilité financière.

Ce phénomène est devenu courant en Tunisie. Chaque loi financière s’accompagne d’une série de nouvelles procédures. Le patron du Syndicat des experts-comptables, Walid Ben Salah, a déclaré en novembre 2021 que les normes fiscales en Tunisie dépassaient les 3 000 pages. Elles devenaient, selon lui, incompréhensibles. Non seulement la LF 2023 a augmenté certaines taxes et redevances, mais elle a également introduit un impôt sur la fortune immobilière. Utica a critiqué l’utilisation de cette procédure, soulignant que de nombreux biens servaient de garantie bancaire pour obtenir des fonds et des crédits d’investissement.

De plus, les acteurs économiques sont constamment confrontés à des procédures arbitraires et risquées telles que le fameux décret sur les contrôles préalables à l’importation ou des procédures complexes difficiles à comprendre ou à appliquer. Par conséquent, il est presque impossible d’atteindre une stabilité financière ou même au niveau des activités de l’entreprise. Ils doivent faire face à une pression fiscale croissante et à des restrictions sur les biens importés, mais aussi succomber aux caprices d’un État qui cherche à mobiliser de l’argent par tous les moyens.

Utica a expliqué que les acteurs économiques devront payer des amendes et des pénalités de retard lorsque l’État ne remplit pas ses obligations envers eux. L’organisation patronale a appelé le gouvernement à régler la dette publique envers le secteur privé. La situation est complètement paradoxale car les entreprises doivent faire preuve de bon sens et respecter la loi du pays qu’elles ne respectent pas ! En plus de tout cela, on leur demande de s’impliquer davantage dans les partenariats avec le secteur public et l’investissement dans un pays qui ne semble pas se soucier des investissements et des investisseurs.

Utica, dans sa réaction tardive, conclut que LF 2023 menace la pérennité du secteur privé en raison de l’absence de vision ou de stratégie économique.