Mendiants et orgueilleux

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Mendiants

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Il s’agit d’un discours enflammé prononcé par le président de la République, Kais Saied, devant le ministre des Affaires étrangères Motei, en réponse à l’avis de la Commission de Venise concernant la modification de la composition du collège électoral et du calendrier politique tunisien. Quel meilleur moyen de relancer une popularité déclinante que de faire planer la menace d’une ingérence extérieure et de devenir un noble défenseur de la souveraineté nationale. Sauf que le chef de l’Etat, comme toujours, ne mesure pas les conséquences de ses actes exagérés.

Comme le souligne bien l’ancien conseiller de feu le président Béji Caïd Essebsi, Saida Karach, la première erreur de cette histoire est que le chef de l’Etat lui-même se donne la peine de répondre à l’avis des canons. L’ancien conseiller a souligné que “le chef de l’Etat ne devrait pas répondre par un discours devant un comité consultatif étranger dont notre pays est membre et qui vient de recevoir la présidente en avril 2022 et la rappelle en disant ‘femmes'”. à la haine du président envers les femmes, elle a conclu en déclarant : « Le président de la république répond à ceux de son rang Non chefs d’État. En dehors de cela, il existe d’autres canaux pour envoyer une position officielle.

Cependant, Saida Kac ne s’attendait pas à ce que le président s’expose et présente un spectacle à son public et à ceux qui croyaient encore qu’il était la réponse. Face à la baisse de popularité et aux coups portés à son projet de dialogue national par l’Union générale tunisienne du travail et les doyens des facultés, le chef de l’Etat a dû se remettre sur les rails. Et quoi de mieux, dans ce contexte, que la défense de la souveraineté nationale censée être attaquée par un simple comité consultatif.

Le président de la République, Kais Saied, choisit de cacher et d’ignorer les vraies difficultés, préférant revêtir le manteau blanc du triste Don Quichotte qui crée des simulations de batailles et en ressort avec de pathétiques victoires. A noter que l’ancien professeur de droit constitutionnel ne répond à aucun moment sur le fond de l’avis exprimé par la Commission de Venise. Il préfère appeler l’époque le colonialisme – ou le protectorat, tout dépend dans quel pays on parle – et blâme les Européens pour leur inaction à l’époque.

De plus, Kais Saied semble ignorer que l’avis exprimé par la Commission de Venise est loin d’être un simple exercice intellectuel. L’Union européenne a demandé l’avis pertinent. C’est pourquoi cette dernière en tiendra compte dans la mise en œuvre de ses politiques futures à l’égard de la Tunisie. Le contribuable européen doit pouvoir savoir où et comment son argent est dépensé. Par conséquent, l’Union européenne ne peut pas dépenser cet argent dans un pays embourbé dans la dictature et ne peut pas fournir un calendrier politique fiable. Avec cette sortie du président de la République, qui qualifie les membres de la Commission de Venise de personnels non libres et qui déclare qu’il n’y aura pas d’observateurs européens lors des prochaines élections, la position européenne ne peut que s’orienter vers un ralentissement sévère des relations bilatérales rapports. la coopération. Après cela, la question se posera de savoir quelle sera la position des pays européens comme la France, l’Italie, l’Allemagne et d’autres de la Tunisie et son calendrier politique. Depuis le 25 juillet, plusieurs cercles d’initiés, notamment en matière de coopération d’entreprises et de financement de projets, ont constaté un réel recul de la part de certains partenaires habituels. L’avis de la Commission de Venise ne fera qu’empirer les choses et on peut désormais supposer que l’Union européenne ne participera pas au bon déroulement des prochaines élections tunisiennes, comme le référendum ou les élections législatives prévues le 17 décembre.