Voyages aériens
La compagnie aérienne nationale, Tunisair, a annoncé, dimanche 3 juillet, le report d’un certain nombre de vols, suite aux perturbations constatées les 1er et 2 juillet, selon un communiqué. La nouvelle a fait l’effet d’une bombe et les réseaux sociaux ont rapidement été envahis d’images de files d’attente interminables et de témoignages de passagers bloqués en Tunisie ou à l’étranger, exprimant leur colère et leur désarroi.
Le ministère des Transports a dû mettre en place une cellule de crise pour surveiller l’activité aéroportuaire et l’évolution en cas de décalage horaire. Le ministre des Transports, Rabie Majidi, a souligné l’importance d’accorder l’importance nécessaire à l’accompagnement des voyageurs et à la communication avec eux, appelant toutes les parties à intensifier leurs efforts jusqu’à la résolution de la crise. Et il a confirmé, dans une apparition médiatique lundi, que sur 279 vols qui étaient programmés du 1er au 4 juillet 2022, 26 vols (environ 6000 passagers) n’ont pas été opérés et le seront au plus tard jeudi.
Le ministre a expliqué que les dysfonctionnements survenus sur quatre avions n’étaient pas prévus, et que le problème était purement technique, exacerbé par la pénurie mondiale de pièces de rechange, ajoutant que les perturbations enregistrées sur certains aéroports européens affectaient également le mouvement de Tunisair et que le compagnie aérienne nationale fonctionnait. d’affréter d’autres avions pour étoffer sa flotte et elle a contacté une cinquantaine de compagnies aériennes dans ce cadre.
Rabie Majidi a indiqué que Tunisair mobilisait ses agents pour accompagner les voyageurs et qu’elle s’occupait de loger dans les hôtels les voyageurs bloqués à l’étranger. L’équipe tunisienne de natation de l’Espérance Sports, tous niveaux confondus, a également été hébergée dans un hôtel 5 étoiles à Casablanca en attendant le report de son voyage en Tunisie. En raison de l’énormité de la situation, de nombreux voyageurs ont logiquement rencontré des problèmes d’hébergement.
De son côté, le PDG de Tunisair Khaled Chelli a affirmé que les fournisseurs de pièces détachées se sont engagés à remettre les équipements à Tunisair et que des solutions seront mises en place pour assurer le retour des voyageurs à Tunis. Il a également présenté ses excuses au nom de la compagnie pour les désagréments qu’il a causés, rappelant que le contexte est mondial et que Tunisair ne fait pas exception…
Grèves, pièces détachées ou pénurie de personnel, et la reprise post-pandémique s’annonce déjà chaotique
Le cas de Tunisair est loin d’être isolé. Si la compagnie aérienne nationale fait les frais des pannes techniques inattendues, d’autres transporteurs ont également subi d’importantes perturbations ces derniers jours.
En Europe notamment, après la levée des restrictions sanitaires liées au Covid-19, les aéroports ont été pris d’assaut par les vacanciers qui ont finalement été libérés. Face à cet afflux, que le secteur aérien anticipait mais n’a finalement pas su bien gérer, de nombreuses perturbations et annulations ont été constatées, souvent dues au manque de personnel.
L’organisme européen de contrôle du trafic aérien, Eurocontrol, a prévu pour cet été un nombre de vols équivalent à 95% du niveau de la même période en 2019. Le problème est que le secteur déplore la pénurie aiguë d’armes provoquée par les départs massifs. Pendant le ralentissement causé par la pandémie de Covid-19 et la nécessité de réduire les salaires.
En raison des mouvements des syndicats, 150 vols ont été annulés entre le 30 juin et le 2 juillet à l’aéroport Paris Charles de Gaulle, et de nouvelles perturbations sont attendues le week-end prochain, ont averti les médias français. Anne Regel, PDG d’Air France, a été contrainte de présenter ses excuses après que le vol ait été perturbé par la grève à Roissy et de proposer des solutions pour réacheminer 17 000 bagages afin qu’ils soient restitués à leurs propriétaires. Anne Regel a déclaré aux médias locaux que les opérations d’Air France s’étaient “détériorées très sérieusement” en raison de “perturbations externes, qu’il s’agisse de mouvements sociaux dans les aéroports ou de défaillances d’infrastructures”.
La situation n’était pas meilleure pour la compagnie low-cost britannique EasyJet, qui a dû annuler des centaines de vols faute d’effectifs suffisants et est bien décidée à réduire ses capacités de transport cet été. Les aéroports du Royaume-Uni et d’Europe souffrent d’une grave pénurie de personnel de terrain et peinent à recruter dans un secteur qui devient de moins en moins attractif. Cela signifie que le chaos règne alors que le tourisme reprend en fanfare.
Outre-Atlantique, la situation n’est guère meilleure, comme le note Air Canada, média local, qui s’est classé premier pour les retards les 2 et 3 juillet. 717 vols ont décollé avec un retard de 67 %. Dimanche, les deux tiers de ses vols ont été interrompus.