Libye
Le Conseil suprême d’État, organe de fonctionnement du Sénat, a proposé mercredi de reporter les élections présidentielles, prévues le 24 décembre, à février, en raison des désaccords persistants entre les deux camps rivaux.
Omar Boushah, premier chef adjoint du Haut-Commissariat aux réfugiés, a déclaré que « tout le processus politique risque d’être compromis », si les élections présidentielles se tiennent dans les délais, en raison « des tensions et de la méfiance entre les partis et des ingérences étrangères. ” Lors d’une conférence de presse à Tripoli.
Il a insisté sur le fait que si les élections se déroulent bien le 24 décembre, “les résultats ne seront pas acceptés”.
Ainsi, la Chambre des notables, positionnée à Tripoli, propose d’organiser le Conseil présidentiel en février « en liaison avec les assemblées législatives ».
Selon l’initiative du Conseil supérieur de l’éducation, “la première tâche du nouveau parlement sera de rédiger une constitution”, ce que le pays n’a plus depuis son abolition par l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 1969.
L’instance, âprement disputée par la Chambre des représentants et basée à Tobrouk (est), propose également « d’organiser des élections présidentielles sous forme de listes, chaque liste comportant quatre noms : le chef du Conseil présidentiel, son adjoint et le Premier ministre.”
Boushah a expliqué que le mandat de la Chambre des représentants et du Conseil présidentiel sera de “quatre ans à compter de la date de leur élection, et un mandat non renouvelable”.
Selon ce scénario, les compétences du Conseil présidentiel et du Premier ministre sont déterminées par le Parlement et l’Autorité de l’enseignement supérieur.
La Libye tente de se sortir d’une crise politique majeure qui perdure depuis la chute du régime précédent en 2011, suite au printemps arabe.
Après des années de conflit armé et de divisions régionales entre l’Est et l’Ouest, un nouveau gouvernement intérimaire a été nommé plus tôt cette année, sous les auspices des Nations Unies, pour diriger la transition par des élections présidentielles cruciales, prévues le 24 décembre.
Selon la feuille de route de l’ONU, les élections législatives devaient avoir lieu le même jour, mais le parlement a récemment reporté les élections législatives d’un mois, ravivant les tensions et risquant de torpiller un processus fragile.
Un peu plus de deux semaines avant la première échéance, la liste définitive des candidats est toujours en attente, tandis que la campagne électorale n’a pas encore commencé.
Plusieurs événements ont entaché le processus électoral ces dernières semaines, sur fond d’aggravation des divergences entre les personnalités politiques du pays.