Ayachi Hammami laissé en liberté

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Ayachi Hammami

Le juge d’instruction du tribunal de première instance de Tunis a décidé de libérer le porte-parole de la défense des juges révoqués, Ayachi Hammami, après l’audience, selon l’avocat Enas Harath.

L’audience a débuté ce matin vers 11 heures, selon l’un de ses avocats, et s’est terminée à 19 heures avec une pause d’une demi-heure.

M. Hamami a été accusé d’« avoir utilisé les réseaux sociaux pour répandre des rumeurs dans le but de porter atteinte à la sécurité publique, selon le décret n° 54 ». Il risque dix ans de prison.

Il s’en est pris au ministère de la Justice, accusant le département de Leïla Jafel d’avoir commis un “second massacre” contre les juges révoqués par le président de la République, Qais Saeed.

Plusieurs avocats, juges d’instruction et personnalités publiques se sont réunis ce matin dans la salle d’audience de première instance de Tunis pour soutenir Ayachi Hammami.

Des avocats et des juges présents aujourd’hui à une manifestation de soutien à Ayachi Hamami ont critiqué la position du ministre de la Justice et l’autorité en place. L’avocate Assia Haj Salem a déclaré que la ministre demandait justice de son plein gré. Elle a déclaré que les juges avaient été punis pour avoir refusé les ordres de Leyla Javel. La ministre a déclaré que la ministre renverrait un juge et le traduirait en justice dans le cas de chèques sans provision lorsque son mari est coupable du même crime. L’avocat a estimé que le ministre disposait d’une milice électronique. L’Ordre des avocats de Tunisie a également appelé au soutien des Tunisiens et à faire face à la détérioration continue du pays. Et elle a ajouté : “A bas le ministre de la Justice… A bas le ministre de l’Intérieur… A bas Kais Saied !” La foule a immédiatement levé la banderole.

Le président de l’Association des magistrats tunisiens, Anas Hamidi, a estimé que le procès d’Ayachi Hamami avait été précédé d’atteintes à la justice et à son indépendance. Il a évoqué le licenciement injustifié et les procédures judiciaires engagées contre un certain nombre de magistrats et le refus du ministre d’appliquer la décision du tribunal administratif qui a examiné leur dossier. Il a appelé à l’unité contre l’injustice et les assauts constants de l’establishment. Il a réaffirmé son soutien inconditionnel à Ayachi Hamami. Il a appelé ses collègues à se souvenir de l’évasion de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali suite à la révolution du 14 janvier 2011. Il avait abandonné les juges qui servaient ses intérêts et travaillaient avec lui.