Biographie
Abir Moussi , née le 15 mars 1975 à Jemmal, est une avocate et femme politique tunisienne.
Elle est la présidente du Parti destourien libre depuis 2016 et députée depuis 2019.
Abir Moussi naît le 15 mars 1975 à Jemmal de Tijani Moussi, originaire de Béja et qui travaille à la sûreté nationale, et d’une mère institutrice (originaire du Sahel).
Carrière professionnelle
Titulaire d’une maîtrise en droit (1998) et d’un DEA en droit des affaires (2003), elle devient avocate au barreau de Tunis. Elle est par ailleurs adjointe au maire de l’Ariana, présidente du comité des contentieux municipaux, membre du forum national des avocats du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) et secrétaire générale de l’Association tunisienne des victimes du terrorisme.
Carrière politique
Le 12 janvier 2010, elle est nommée secrétaire générale adjointe chargée de la femme au RCD. À la suite de la chute du régime du président Zine el-Abidine Ben Ali et à la dissolution du RCD en 2011, à laquelle elle s’oppose en tant qu’avocate . Abir Moussi rejoint le Mouvement destourien fondé par l’ancien Premier ministre Hamed Karoui.
Entre 2011 et 2014, elle se met cependant en retrait de la vie politique, affirmant avoir été « constamment harcelée pour avoir assumé des positions qui déplaisaient ».
Le 13 août 2016, elle est nommée présidente du Mouvement destourien, rebaptisé en Parti destourien libre. Ce dernier rassemble les sympathisants de l’ancien Rassemblement constitutionnel démocratique qui dominait le pays avant la révolution, ce qui lui a parfois valu d’être qualifié d’extrême droite.
Abir Moussi prend ainsi la direction des nostalgiques de la dictature autoritaire de l’ancien président Ben Ali, sous lequel selon elle « il n’y avait ni chômage ni pauvreté », la révolution l’ayant fait tomber étant « un complot des Européens et des sionistes ». Elle ne reconnaît par conséquent pas la Constitution de 2014 et prône l’établissement d’un régime présidentiel.
Les élections législatives de 2019
Elle est élue députée de la deuxième circonscription de Tunis lors des élections législatives de 2019. Durant son mandat, son groupe parlementaire entrave à plusieurs reprises les travaux de l’Assemblée des représentants du peuple via un sit-in, comme lors du vote de la loi de finances en décembre 2019 ou encore en juillet 2020.
Elle est candidate à l’élection présidentielle de 2019. À l’issue du premier tour, elle obtient 4,02 % des voix et n’est donc pas qualifiée pour le second.
Toujours en juillet 2020, elle se trouve au cœur d’une polémique sur des propos tenus à son égard par l’humoriste Lotfi Abdelli.
En juin 2021, lors d’une session parlementaire, elle est victime d’une agression dont l’auteur est le député Sahbi Smara (indépendant proche de la Coalition de la dignité). Le même jour, elle est à nouveau agressée physiquement par Seifeddine Makhlouf, ce nouvel épisode de violence étant condamné par l’antenne des Nations unies à Tunis.
Le 14 août 2021, Abir Moussi est réélue comme présidente du parti par le congrès national électoral.
Positionnements
Abir Moussi s’est déclarée opposée à la dépénalisation de l’homosexualité. Le 16 août 2018, l’ONG Aide de défense homosexuelle pour l’égalité des orientations sexuelles (ADHEOS) appelle à interdire l’espace Schengen à Abir Moussi à la suite de propos homophobes et incitant à la haine, dans lesquels elle demande l’emprisonnement systématique des homosexuels qu’elle associe à des criminels. En septembre 2019, elle soutient par ailleurs la pratique du « test anal » pratiquée à l’encontre des homosexuels par les forces de l’ordre, s’il a lieu « à la suite d’une décision judiciaire ».
Condition féminine en Tunisie
Bien que se revendiquant en faveur de l’égalité homme-femme en matière d’héritage, elle s’oppose en 2018 au projet du gouvernement sortant de la mettre en œuvre, jugeant que celui-ci, en étendant les droits aux enfants nés hors mariage, représente une atteinte à l’institution de la famille. La proposition de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe) d’introduire cette égalité tout en laissant le choix aux légataires d’utiliser l’ancien système basé sur le Coran attire également les critiques de la candidate, qui y voit « la porte ouverte aux mariages coutumiers et à une discrimination entre les femmes elles-mêmes ».