Samir Said : Il ne faut pas se limiter à la volonté des hommes d’affaires

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Samir Said

Le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Said, a indiqué que son ministère est sur le point d’achever le plan de développement 2023-2025. Ce dernier devrait être adopté à l’issue d’un conseil des ministres dans les prochains jours. Il a parlé de l’importance de bien orienter les investissements vers les secteurs appropriés et prioritaires. Le ministre a expliqué qu’il s’agit d’un plan de développement économique et social. Le concept de développement a changé. La priorité a longtemps été portée sur la rentabilité financière. Actuellement, il y a une maturité de la part de tous les acteurs économiques et des consommateurs. Ils comprennent l’importance du concept de durabilité. Cela nous amène à considérer deux nouveaux aspects : social et environnemental.

Samir Saïd, invité le 14 décembre 2022 à participer à l’émission “Expresso” animée par Wassim Bellarabi et diffusée sur la radio Express Fm, a souligné que le système économique mondial n’a pas réussi à réaliser la justice économique et sociale. Il a également souligné l’importance de prendre en compte la situation environnementale et environnementale, la qualifiant d’urgence. Le ministre a insisté sur le partenariat entre les secteurs public et privé et l’intervention des bailleurs de fonds face à la détérioration des finances publiques. Samir Said a expliqué que les secteurs prioritaires sont les services publics, l’alimentation, les transports, la santé, l’énergie, les technologies de l’information, la finance et l’éducation.

Le ministre de l’Economie a estimé que les mécanismes de marché ne suffisent pas et qu’il faut réorienter l’épargne publique vers des investissements d’impact. La réglementation doit nécessairement évoluer et ne se limite pas aux choix et désirs des chefs d’entreprise et des opérateurs économiques. Il a expliqué que 18 activités qui réalisent une triple rentabilité (financière, environnementale et sociale) ont été identifiées. Concernant le secteur des services publics et des infrastructures, M. Saeed a cité en exemple le dessalement de l’eau de mer et le traitement des eaux usées. Il a soulevé la question du stress hydrique. Il a expliqué qu’un Tunisien consomme entre 350 et 400 m3, alors qu’une personne qui consomme 500 m3 est considérée comme étant en état de stress hydrique. Le processus de dessalement de l’eau de mer sera combiné à l’énergie solaire pour réduire les coûts d’exploitation. Le traitement des eaux usées, quant à lui, serait bénéfique pour le secteur agricole.

Les secteurs alimentaire et agricole sont réputés pour leurs principaux produits tels que l’huile d’olive et les dattes. Nous devons aller vers la valorisation à travers des partenariats qui nous permettent de préserver l’environnement et la qualité des produits. Cela permettra d’exporter dans des conditions idéales… La Tunisie est le premier exportateur de produits bio en Afrique… Il faut développer l’aquaculture… On peut aussi développer l’hydroponie, notamment pour la tomate. Comme dans le cas de l’aquaponie… ces secteurs rassurent l’investisseur qu’il n’y aura pas d’impact sur l’environnement et la planète.

Samir Said est revenu sur l’amélioration du secteur des transports, notamment le transport ferroviaire et les transports en commun. Il a expliqué que le ministère des Transports a adopté une stratégie qui permet la mise en œuvre de la réforme au cours de la période 2020-2040. Puis il a soulevé la question de l’industrie pharmaceutique. Il a estimé que ce secteur a un énorme potentiel. Il a expliqué que le gouvernement peut compter sur la télémédecine pour répondre aux besoins des citoyens résidant dans des régions qui manquent de ressources humaines.

Le ministre a remercié l’Union européenne pour son engagement dans le projet « ELMED ». L’Union européenne a accordé 307,6 millions d’euros pour construire la première interconnexion entre l’Italie et la Tunisie avec un câble électrique sous-marin à haute tension. Il a expliqué que la Tunisie peut consommer de l’énergie solaire en été et l’exporter en hiver. Le projet, selon lui, suscite l’intérêt de nombreux donateurs et investisseurs étrangers.

La Tunisie ne doit pas se limiter à un modèle basé sur de faibles coûts de main-d’œuvre. Nous devons nous transformer en une nation intelligente… Nous devons établir une bonne éducation. Il a dit que le ministre de l’Éducation a un plan qui met l’accent sur cette question… Les éléments humains sont l’un des piliers du plan de développement.